mardi 12 avril 2011

La biche et le chasseur 2/3 (suite)

**********************************************************************
Cette note est la suite de http://coeurs-et-artichauts.blogspot.com/2010/08/la-biche-et-le-chasseur.html
Toute ressemblance avec la réalité est fortuite.
**********************************************************************


Elle s'approcha de mon corps meurtri, et avec une voix divine elle me susurra :
* "Qu'est-ce que tu as ?"
- "Rien" ai-je répondu en essayant de calmer mes esprits
* "Regarde-moi"

J'ai levé la tête, et j'ai plongé dans ces yeux aux longs cils ... ce fût un moment où toutes mes peines disparurent, où toutes mes inquiétudes partirent, où cette image de biche sanguinaire s'estompât au profit d'une fée translucide souriante en robe rose/bleue, fine, légère comme de la fumée qui me tendait une main effilée montrant avec l'autre ce que fût jadis cabane et qui prit l'allure d'un énorme château aux mille fenêtres étincelantes.

Mon état émerveillé pris fin quand elle a dit "viens ..." , je me suis levé, sa main tendue se vit perdre dans ma poitrine tenant un coeur palpitant et une âme perdue, et elle tira sans force ... et je l'ai suivie dans son château ... des chambres ... partout ... des portes ... du marbre blanc ... et elle tournait autour de moi et ma tête tournait "reste ici, ne m'y laisse pas seule, j'ai peur" , j'ai tendu ma carabine jurant allégeance à ma reine avant de monter vite embrasser le soleil sur le toit vérifiant si des assaillants allaient pointer le nez pour leur faire mordre la poussière.

Rien au monde ne comptait pour moi que la garde de ce château, deux ans passèrent, et ce que fût chasseur devint majordome à tout faire , nettoyage, réparations, aménagements et avec comme seule contrepartie un sourire féérique octroyé de temps en temps par la reine du lieu, ou encore un rare diner en tête à tête avec l'être parfait à écouter des chants ensorcelants dont les paroles n'ont aucune importance.

Deux années sans dormir, a-t-on sommeil quand on rêve ? A-t-on envie de dormir quand on a cette lourde et pas moins délicieuse tache de porter main forte à la plus belle des créatures ? J'adorais ma nouvelle vie, j'étais sans mourir au paradis me délectant sans vergogne de ce bonheur et de cette présence que mon humble esprit n'eut point espérer un jour vivre.

Je dois avouer néanmoins, que quelques parts je sentais au plus profond de moi des fluctuations étranges, des pensées bizarres, des flashs de chasseurs morts, d'une cabane, d'une biche, je n'en ai pas voulu parler à ma maitresse, jusqu'au jour où j'ai rencontré ce sorcier qui passait à côté du château, "tiens" m'a-t-il dit en me filant des pilules aux effets magiques "prends-en, tes problèmes disparaitront, mais n'oublie point, mon argent, et je passerai te voir de temps en temps", je l'ai payé, et j'ai commencé ma cure de désintoxication d'idées noires et de pensées morbides, cela a duré quelques mois, ma dulcinée n'aimait pas trop ce sorcier, mais les résultats n'étaient pas si mauvais que ça, la magie du sorcier m'a rendu encore plus paisible, encore plus doux, et il fallait moins qu'un doigt qui bouge chez elle pour que je commence à gambader mieux qu'une chèvre dans cet immense château.

Et je croyais vivre le bonheur éternel, jusqu'au jour où  ....

1 commentaire: