mercredi 28 juillet 2010

La mouette.

Encore un bateau qui quitte le quai, remplis de ces pathétiques d'humains, tous aussi bizarres les uns que les autres, oh que je les hais, ils n'ont rien fait de bon dans ce monde que ces gros navires qui facilitent parfois ma pêche quand je vole dans leur sillage.

Ils sont pathétiques, ils m'ignorent royalement, je ne suis ni bouffe, ni baise (quoique ...), mais j'aime bien les observer, c'est toujours mieux que de regarder ces narcissiques hirondelles avec leurs becs pleins de boue dégoutante ou de morbides insectes répugnants, ou encore ces gros albatros qui n'aiment que piquer notre bouffe.

Je me pose dans leur indifférence totale sur une rampe de ce gros bateau qui allait prendre le large, ils sont entrain de monter, de s'embrasser, ils se lancent des "au revoir", des adieux, ils se quittent tout le temps, ils se rassemblent pour se quitter, dans des pleurs et tristesse incompréhensible comme s'ils étaient obligés de le faire, alors que personne n'est visiblement derrière à les cravacher.


S'ils s'aiment, pourquoi se quittent t-ils de la sorte ? Pourquoi cet éloignement obligé ? J'imagine qu'ils ont des règles à eux, alors que moi je n'en au aucune, je vole, je monte dans les cieux, je mange ce que je veux et je lâche mon lest là où je veux, comme je le veux.


Ces humains se sont emmurés vifs dans des barreaux de lois rigides, vivant une continuelle frustration et malaise, et ne font chaque jour que planter de nouveaux barreaux, et personne n'ose même à chercher pourquoi, les barreaux sont la, on s'en tient à l'écart, derrière ? C'est l'enfer et la damnation éternelle, de toutes façons les quelques renégats qui tentent la fuite ne peuvent plus jamais y entrer ... sauf les pieds devant.


Un amas de sensations négatives qui me firent battre les ailes pour me rabattre sur le pont supérieur, observer une chaise sur laquelle un homme , la quarantaine, apparaissait effondré, ses yeux aux couleurs de la mer fixant un point derrière moi, prise de peur, j'ai tourné  la tête, mais rien, il n'y avait que cet horizon, celle ligne imaginaire sur laquelle ses yeux étaient rivées, c'est à peine croyable ce que ces humains aiment ce qui n'existe pas, ou pire, ce qui ne peut exister, ce qu'ils appellent  , le virtuel, le rêve, ils ont fait un monde tellement rigide, tellement invivable qu'ils font tous semblant d'y être , d'y prendre plaisir, alors qu'au fond  ... ils sont toujours ailleurs ...


J'ai beau battre des ailes, et ce quadragénaire continue à m'ignorer, j'essaie de sombrer ses yeux, l'âme des humains apparait au fond de leurs yeux, juste à côté de leurs larmes naissantes qu'ils essaient vite d'essuyer, dans ses yeux j'ai vu un visage, une autre humaine, une brune, heh encore un débile  qui se prend pour amoureux,  d'après son regard ils vont se retrouver géographiquement très éloignés et il en est triste, peut être elle aussi, et je ne comprendrai jamais pourquoi il a eu à le faire, ne sont ils pas conscients que chaque jour qui passe voit leur flamme de vie s'éteindre de peu ?, à quoi servirait tant de concrétiser le futur si on démolit le  présent ? Et la sacrée loi de la prudence ça compte pour des prunes ?


Ces humains ne font jamais ce qu'ils veulent faire, et s'obligent les uns les autres à faire ce qu'ils ne veulent pas, ils donnent des noms bizarres, religions, société, lois, règles , mais en finalité personne n'est content, ni sur l'échelle unitaire, ni dans la globalité.


Mon mec s'est levé, le regard toujours vide, pour entrer à l'intérieur du bateau,  il va sûrement se cacher pour pisser, c'est toujours comme ça avec les humains, ils se cachent pour pisser, pour baiser, alors que nous, les oiseaux, si on se cache, c'est uniquement pour mourir.






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dimanche 18 juillet 2010

Le trou.

Le son de sa clé dans la porte d'entrée a toujours été pour moi le générique de fin de mon feuilleton préféré, il a faim quand il rentre le soir dans son nuage de fumée de narguilé et de cigarettes, il se dirige machinalement se changer dans la chambre à coucher tandis que moi je prends route vers ma cuisine.

Le temps que chauffe rapidement mon fait-tout, que je verse deux assiettes et il est là dans son pyjama et son marcel blanc sale,  je lui envoie mon "Salut" à quoi il répond en quelques syllabes indiscernables, et s'assoit commençant à manger sans m'attendre comme d'habitude.
- Quoi de neuf ? Dis-ai je.
Il hocha la tête tout en continuant à se goinfrer de mon met dont il oubliera la dénomination sitôt sorti de la cuisine.
- J'ai vu ma mère aujourd'hui, elle te passe le bonjour, et tu sais pour le mariage de ma cousine ...
J'ai dû m'arrêter de parler, il avait placé sa main sur son front me montrant qu'il avait mal à la tête et disant :
- J'ai eu une journée pénible, n'en rajoute pas.
- "Désolée." ai-je répondu tout doucement, comme d'habitude.
Sans finir son assiette, il se leva regagner sa télé, j'ai dû tout finir vu qu'il n'apprécie pas que je jette de la nourriture, et ne tolère pas être servis quoi que se soit dépassant trois heures d'âge.

Une heure plus tard, j'avais tout nettoyé, tout rangé, thé vert à la menthe prêt,je le lui apporte au salon, coïncidant avec la fin de son émission sportive, il le goulu cul-sec en se levant me dire : "allez, on se couche".

"On se couche", mon vrai calvaire journalier commence avec cette phrase, depuis des années je me traine au lit conjugal qui ne conjugue que ma détresse, je me dévêtit totalement gardant une nuisette et je me glisse sous la couette attendant mon sort.

Il vient,  avec ma nuisette, il a compris que mes les ours n'ont pas encore attaqué, il fait le tour de la pièce vérifiant que les fenêtres sont bien fermées, il jette rituellement un coup d'oeil sous le lit puis il éteint la lumière.

Je le sens  entrer sous la couette et je commence à prier, prier qu'il soit vraiment très fatigué ce soir,  mais rares sont ces jours , et sans y aller par quatre chemins, il passe sur moi, avec son marcel et son pyjama rabaissé et dont la boursouflure  de ceinture ne va que me faire mal aux intérieurs des cuisses, et il commence son tâtonnement, dans le noir, cherchant son trou, le trou qu'il a épousé, ce droit qu'il a acheté et que je devai mettre à sa disposition ce soir comme tous les autres soirs, et avant qu'il ne m'en perce un autre avec son acharnement je l'aide avec ma main, et il pousse, à sec, me déchirant la chair comme chaque soir, j'essaie de me retenir, mais la douleur me fait gémir, et il pousse, il pousse, la minute qui dure une éternité, pour que finalement j'arrive à sentir les saccades de son acide baignant mes entrailles.

Il se rabat sur moi haletant son haleine fétide de fumée froide, je tend la main rapidement déchirer de l'essuie-tout, dans le noir, tentant de ne pas trop salir les draps pendant que son instrument de torture reprenait sa taille de repos.

Je lui mis dans la main une feuille essuie-tout, il se balança sur son côté comme un gibier qu'on venait d'abattre, je le sentais remontant ces affaires en tassant son essuie-tout, pour me donner le dos et commencer à ronfler.


Et là, malgré ma douleur, je suis devenue contente, heureuse, ce ronflement était le signe pour moi d'aller voir mon vrai amant et vivre avec lui mon plus beau moment de ma journée, je me suis levée en silence, pris ma cape de bain, et allée regagner mon pommeau de douche.

mardi 13 juillet 2010

الترينو.   



لِبْسِتْ السفساري متاعها و خرجت حالفة ما عادش باش تقعدلو فيها, بايتة ليلة كاملة تبكي بالشّهقة وهو ما قدّرش حتّى الضنا اللّي في كرشها, هبط عليها بعصا على جنابها نحّاها مالمصلحة اللي تعدّي هي بيها النهار تكنس و تنظف في الوسخ متاعو و متاع أُمّو.
هاذا هو اللّي "نحبّك يا بنت خالي" ؟ "ناخذو بعضنا و نعيّشك أحلى عيشة" ؟ عيشة البونيشة حب يقول.


سلّمت في الغالي و الرخيص و ما خذاتش سيد اسيادو و رضات بيه هو, و سكنت في دار ضيّقة, زوز بيوت, و معاهم أمّو, ما حملتهاش, ما طاقتهاش و بدات في المشاكل معاها من ليلتهم الأولى قاللها "ما تعملش حسّ, أمّي راقدة".


زادت حلفت ما عادش راجعة و زربت خطوتها, ما عندهاش لا حق تكسي و لا حتّى حق كار, و كل خطوة تمشيها توجعها في جنبها اللّي بكلّو بقع زرق.


يجي ساعة وهي تمشي, حتّى وصلت لدار بوها, حلّتلها امها الباب, نڨزت في عنقها تبكي, هدّاتها أمها شوّية و دخلو للسقيفة.


قالتلها وهي تبكي "ضربني, سبّني وما خلّى منّي ما بقّى" و عرّاتلها ظهرها و ورّاتها ساقيها والحالة اللي هي فيها.
سكتت أمّها و هبطت راسها, و قالتلها "انتي اللّي حبّيت عليه, وبوك شاورك" جاوبتها "ما كانش هكّه مالأول" قالتلها أمّها "بكلّنا ما كنّاش هكّه مالأوّل, علاش ضَربك ؟"


ولّات هاك العروسة حكاتلها الحكاية, كيفاش أمّو ما تاكلش المرمز و كيفاش هي نسات الحكاية و كي جات تحضّر في العشاْء ما لقات عندها شي , شويّة حمص منفّخ و مغرفة طماطم و زوز طروف لحم علّوش جابوهملها الجيران كي ضحّاو الصباح, ولدهم خذا الشّهادة, اكّاهو ولّات و عملت العشا مرمز, و حطّت صحن لحماتها في بيتها على خاطرها تتعشّى بكري باش ترقد بكري و مشات بحذا جارتها , هجّالة عايشة وحدها ساكنة الحيط للحيط مستانسة تعدّي بحذاها هاك السّويعة ترغي حتّى يروّح راجلها تمشي تتعشّى معاه.

و يروّح راجلها, ويلقى أمّو فايقة و بلاش عشاء, يكركرها من شعرها و هي تصيح من قدّام دار جارتها و يهبط عليها بهاك العصا على جنابها حتّى ولّى ما عادش عندها صوت, و يخلّيها هكّاكة ما في عينها بلّة يجيبلها هاك الصحن يقلبهولها على راسها و يمشي للكوجينة يطيّب عضمتين لأمّو و يعمللها بيهم كسكروت بشويّة هريسة و زيت حاكم و يمشي يعشّيهولها و كمّل بات حذاها.
قامت هي بالسّيف, نظّفت حالتها باللّي نجّمت و مشات رقدت, كي جا الصباح, هو خرج من هوني, و هي هربت.


زادت سكتت أمّها, و عطاتها كاس ماء, وقالتلها "برّى أرجع" الطفلة شرقت "نرجع ؟" قالتلها "إيه برّى أرجع, هاذاكه مكتوبك." قالتلها "حتّى يجي بابا", ولّات و سكتت أمّها.


ساعة من زمان, و دخل سي الشّاذلي, لمحها قاعدة بالظهر دوّر وجهو و نادى "بحذانا شكون ؟"
جاوبتّو فيسع "بنتك بنتك يا سي الشّاذلي"


قامت الطفلة تجري تبوس و تعنّق في بوها "اشنيّ أحوالك بنيّتي, وينو راجلك ؟"
أمّها هربت للكوجينة وهي قالتلو "هربت يا بابا, عمل فيّ" وبدات تبكي تورّي فيه في بقعة زرقة نيلة في ذراعها, عقد سيدك الشّاذلي حواجبو وقاللها "معناها راجلك ما في بالوش بيك هوني ؟" قالتلو "لا" يهزّ العكّاز متاعو و يسخطها بيه كيما جا جا يطيّحها في القاعة "تخرج مالدّار و راجلك ما في بالوش ؟ الثّنيّة اللّي جابتّك ترجّعك"


تكركر روحها هاك الطّفلة و هي ما فاهمة شي و خلطت عليها أمّها بالسّفساري و بوها يصيح و كشاكشو تكشكش "كان رجعت مرّه أخرى من غير راجلها ما تحللّهاش الباب ماكانش واللّه نسفر بروحك و بروحها"


و نسى بوها الحكاية, حتّى لآخر اللّيل بعد صلاة العشاء كي جاووه زوز مالحاكم ببطاقة تعريفها اللي  ما زالت بعنوان دار بوها, قالو ضربها الّترينو في العشيّة و تفكّرها ربّي هي و ضناها.